Eglise Saint Laurent de Corancez
Dans la nuit du 4 au 5 août 1938, un incendie allumé par la foudre a dévasté l’église de Corancez. Certains aspects architecturaux de l’église actuelle permettent de retracer les différentes étapes de sa construction qui remonte vraisemblablement au Xllème siècle.
Le plan primitif paraît avoir comporté trois travées carrées, mesurant 6 mètres de côté, délimitées par des contreforts, et formant une nef unique terminée par une abside semi-circulaire orientée à l’est.
Les murs latéraux ne sont pas parallèles : la largeur intérieure qui est de 6,80m au revers de la façade ouest, n’est plus que de 6,20m à la naissance du chevet. Ils sont épaulés par des contreforts dont neuf appartenaient à la construction primitive. C’est sans doute au XVlème siècle que l’on a renforcé les murs par des contreforts supplémentaires.
Les fenêtres, dont quatre seulement n’ont pas été remaniées, sont de petites tailles et de style roman. Il en est deux qui paraissent avoir été agrandies dès le XIIème siècle : la première et la troisième du côté sud. Cinq autres fenêtres datent dans leur état actuel peut-être de la première moitié du XVIème siècle. Ces cinq fenêtres, dont trois sont aujourd’hui bouchées totalement ou en partie, sont reconnaissables à leur forme en arc brisé et à leur mouluration intérieure et extérieure.
La charpente exécutée, en deux campagnes de travaux, entre le 25 juin 1519 et le 28 février 1521, par le charpentier chartrain Jehan Proust. La charpente du chœur était ornée de sculptures représentant le soleil, la lune et les étoiles, un gril, instrument de supplice du patron de l’église, Saint Laurent .Tout cela a bien sûr disparu lors de l’incendie de 1938.
Le mobilier de l’église n’avait rien de somptueux, conforme à l’ordinaire d’une petite paroisse rurale.
Une porte latérale, du côté sud, donne accès dans l’église, au dessous de la seule fenêtre qui, de ce côté, n’ait pas été remaniée. Un petit porche disparu en 1912 protégeait des intempéries.
Vers la fin du XVème siècle ou au cours de la première moitié du XVIème siècle, l’église de Corancez a reçu deux additions : une chapelle latérale et une tour.
La chapelle latérale, au Nord, aujourd’hui disparue dont témoignent de l’existence deux grands arcs murés.
La tour est une belle construction de la première moitié du XVIème siècle, élevée hors d’œuvre, du côté sud. Epaulée par de puissants contreforts, elle est bâtie selon un plan carré; une tourelle d’escalier lui est accolée sur sa face ouest. Elle comprend deux étages dont le rez-de-chaussée, qui communiquait avec l’église, servait de sacristie jusqu’à l’incendie de 1938. L’escalier conduit au premier étage, éclairé seulement par de petites baies rectangulaires. C’est là que se trouvait le beffroi où était suspendu la cloche.
Les pierres tombales marquées d’une croix, dont quelques unes sont encore visibles, témoignent de l’usage qui a persisté jusqu’à la fin de l’ancien régime, d’inhumer dans les églises. De 1715 à 1790, ces inhumations ne sont que de huit seulement dans l’église, pour trois cents dans le cimetière.
Le 4 janvier 1763, « Maître René-Marie-Antoine Longuet », dernier curé décédé à Corancez avant la révolution, âgé de 52 ans environ, est inhumé dans le chœur. Un morceau de son épitaphe a servi à réparer la marche de l’entrée du chœur, du coté de la tour.
Synthèse d’après « le patrimoine communal : l’église. »
Horaire des messes
Saint Laurent
Laurent de Rome serait né vers 210 ou 220 à Huesca, en Aragon, Espagne. Il est mort martyr sur un gril, en 258 à Rome. Il est célébré le 10 août. Son père s'appelle Orence (ou Orens dans le Sud-Ouest de la France), et sa mère Patience. Afin de compléter ses études humanistiques et liturgiques, il fut envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Saragosse, où il fit la connaissance du futur pape Sixte II. Sixte II l'établit le premier des sept diacres attachés au service de l'Église romaine. Il avait, en cette qualité, la garde du trésor de l'Église et était chargé d'en distribuer les revenus aux pauvres. Avant de mourir, il aurait expédié la coupe utilisée par Jésus-Christ lors de la Cène (le Saint Calice), qui faisait partie de ce trésor, à ses parents, à Huesca. Elle est de nos jours conservée dans la cathédrale de Valence en Espagne. Laurent, dont le plus ardent désir était d'être associé au martyre de saint Sixte, le suivait en versant des larmes et lui disait : « Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Saint pontife, où allez-vous sans votre diacre ? » Saint Sixte lui répondit : « Je ne vous abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours. » Après l'avoir ainsi consolé, Sixte lui ordonna de distribuer aux pauvres toutes les richesses dont il était dépositaire, dans la crainte qu'elles ne tentassent la cupidité des persécuteurs. Laurent distribua donc aux indigents tout l'argent qu'il avait entre les mains, puis il vendit les vases et les ornements sacrés, et en employa le produit de la même manière. Cependant le préfet de Rome (selon certaines versions de la légende, il s'agit de Dacien, alors que Voragine dit que c'est Dèce qui a commandé le martyre), informé que l'église possédait des trésors, fit venir Laurent et lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics (…car l'Empereur en avait besoin pour ses troupes). Le saint diacre demanda un peu de temps « J'avoue que notre Église est riche et que l'empereur n’a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Il fit venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l'Église, que je vous avais promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l'Église n'a point d'autres richesses. » À cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Ayant ordonné qu'on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d'abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu. La légende rapporte qu'il subit son martyre ( vers 258) sans plainte, priant pour l'Église de Rome jusqu'à son dernier soupir. Lors de son agonie, on lui prête les paroles suivantes : « Voici, misérable, que tu as rôti un côté ; retourne l’autre et mange. » 1. C'est vraisemblablement pour ces paroles qu'il est considéré comme un personnage à l'esprit particulièrement subtil et fin. Le saint, qui dispensait généreusement des aumônes, est le patron des pauvres