L’église Saint-Germain de Morancez pourrait dater du Xe siècle. Sa façade en pierre de taille est ponctuée de quatre contreforts encadrant un portail. Celui-ci est composé de trois arceaux concentriques reposant sur des colonnettes engagées, ornées de chapiteaux. Le décor en zigzag des voussures confirme une datation antérieure au XIIe siècle. L’occulus surmontant le porche éclaire une nef voûtée en plein cintre. Celle-ci a été élargie d’un collatéral construit bien postérieurement et où se trouve un autel dédié à la Vierge.
Le mobilier reste simple mais non dénué d’intérêt avec ses bancs clos de bois peint. Il faut signaler cependant une chaire sculptée du XVIIIème siècle.
En 1707, le prieur-curé de Morancez est Nicolas Courvoisier, religieux de l’abbaye Saint-Jean-en-Vallée. Poète, il est notamment l’auteur d’une ode latine adressée au peuple de Chartres sur la mort de Paul de Godet des Marais1. Il meurt le 14 mai 1742 à Morancez et est inhumé dans l’église. (sa pierre tombale reste à identifier.)
Si Morancez était une paroisse modeste, elle bénéficie en 1851 d’un cadeau prestigieux de Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon premier, gouverneur des Invalides, alors en résidence au château de Gourdez. Il offre à l’église un tableau, Moïse fait jaillir l’eau du rocher, peint par Giovanni Francesco Romanelli entre 1657 et 1660. Cet artiste italien avait été appelé pour décorer le cabinet dit « Au bord de l’eau » de l’appartement de la reine Anne d’Autriche au Louvre. Il créa un décor, aujourd’hui démembré, composé d’un ensemble de six tableaux consacrés à l’histoire de Moïse, dont l’œuvre, classée Monument Historique, conservée dans notre église.
Une autre œuvre intéressante qui pourrait être attribuée à l’école de Philippe de Champaigne représente Jésus au milieu des docteurs. Ces deux tableaux ont bénéficié d’une restauration en 1998.
1 Paul Louis de Godet des Marais (1647-1709):Evêque de Chartres et confesseur de Madame de Maintenon.
Sources :
Michel Brice : Eglises d’Eure et Loir
Nicolas Courvoisier : Bibliothèque Chartraine p.102
Jérôme Bonaparte :C.Métais. Châteaux en Eure et Loir (tome 2)
Tableau de Romanelli : Site du ministère de la culture : bases de données-Palissy.
Horaire des messes
Saint Germain de Paris1
Evêque (+576) Nous connaissons la vie de saint Germain par son ami saint Venance Fortunat, poète latin. Germain voit le jour près d'Autun. On raconte que sa mère ne le désirait pas et voulut se faire avorter. Elle n'y parvint pas et l'enfant vécut. Après des études à Avallon, il est, durant quinze ans, moine dans une petite communauté locale. C'est là que l'évêque d'Autun, Agrippin, vient le chercher pour en faire un prêtre: il y a tant à faire dans ce pays des Francs si peu évangélisés. On le voit un temps, abbé de Saint-Symphorien d'Autun, mais les moines ne sont pas enchantés de cet abbé qui donne leur pain aux pauvres. Le roi de Paris, Childebert, fils de Clovis et de sainte Clotilde, le découvre et se prend d'amitié pour lui. Voilà saint Germain évêque de Paris. Il s'y illustre par une série de guérisons miraculeuses ou non, par la libération systématique des prisonniers et des esclaves. Il fonde aussi l'abbaye de Sainte-Croix-Saint-Vincent où il fut enterré et qui deviendra Saint-Germain des Prés. Son action en faveur des parisiens ne s'arrêta pas avec sa mort. "...il contribue au développement du culte des saints gaulois, canalisant la dévotion du peuple vers des saints protecteurs, son prédécesseur Marcel en particulier..." Fête le 28 mai Source: « nominis » 1 Dédicace à confirmer, car il existe aussi Saint Germain d’Auxerre Evêque (+448), bien que Saint Germain de Paris soit plus vraisemblable.