Message de Monseigneur Christory – Vendredi 24 Juillet

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« J’aime tes volontés plus que l’or le plus précieux » (Ps 118)

Nos pays sont inquiets pour l’économie. La pandémie a atteint des millions de personnes dans des pays où la nourriture quotidienne est le fruit du travail du jour : pour beaucoup le confinement obligé ne permet plus de subvenir aux besoins essentiels de sa famille. En France, le chômage va croissant. Certes l’aide de l’État est réelle, et beaucoup ne manquent de rien. Cependant les biens matériels, même l’or, passeront, affirme l’Écriture Sainte qui nous invite à interroger nos cœurs ; quel est notre trésor ?Cette semaine, comment ne pas évoquer ce nouveau drame pour l’Église de France, l’embrasement de la cathédrale de Nantes. Dans mon dernier message je vous faisais part de la beauté de notre cathédrale de Chartres et de notre responsabilité en tant que catholiques à veiller sur elle par notre prière et notre présence. Or voici qu’une fois de plus le ciel s’est obscurci en France de noires fumées, celles de la cathédrale de Nantes, alors que les images de Notre-Dame de Paris en feu restent bien présentes en notre mémoire. Une église en feu, c’est un drame pour beaucoup de personnes qui y viennent régulièrement mais aussi pour ceux et celles qui y ont vécu un événement heureux tel un baptême ou leur mariage, ou les funérailles d’un très proche comme des parents. Une église en feu, c’est aussi un patrimoine disparu que l’on s’est confié de génération en génération et qui rappelle la foi en Jésus-Christ des bâtisseurs. Si l’on parle de cathédrale, c’est bien tout cela aussi mais plus encore. Une cathédrale est l’église-mère, celle qui contient la cathèdre de l’évêque du lieu, la chaire de laquelle il enseigne avec l’autorité apostolique conférée par Jésus-Christ aux apôtres et à leurs successeurs les évêques. C’est par la succession apostolique que la grâce épiscopale se transmet de façon ininterrompue depuis deux mille ans. Il y a plus encore pour nous croyants : l’église est le lieu de la présence réelle de Dieu en Jésus eucharistie célébré lors de chaque messe et conservé dans le tabernacle afin d’être partagé notamment aux malades. Dieu est là, vivant, qui nous y accueille. Aussi une cathédrale qui brûle, c’est ce pilier de notre Église qui est atteint, c’est une souffrance pour tous les fidèles, c’est une atteinte au cœur croyant. À tous les catholiques du diocèse de Nantes, nous manifestons notre soutien fraternel. Nous prions pour le futur évêque de Nantes qui n’est pas nommé à ce jour, Monseigneur James ayant été nommé archevêque de Bordeaux. Il trouvera, malgré sa cathédrale fermée, un peuple vivant de sa foi.

Nous, catholiques, nous savons que l’Église ne se résume par aux pierres aussi belles soient-elles. L’Église est le corps vivant du Christ dont nous sommes les membres, solidaires et unis par le même baptême. Elle a reçu la Parole de vie, l’Évangile. Jésus lui a conféré les moyens du salut que sont les sacrements par lesquels sa grâce est abondamment transmise aux croyants. Cette Église est éternelle, car « la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. » (Mt 16,18) affirme le Christ. Mais nous sommes prévenus qu’il existe une lutte entre le bien et le mal, entre les enfants de la lumière et la puissance des ténèbres. Saint Paul en parle explicitement : « Nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. » (Eph 6,12) Combien de fois notre saint Père François n’a-t-il pas mentionné les œuvres du diable ? Ne soyons pas naïfs, notre société est le lieu d’une lutte, âpre et difficile. Le combat qui se joue actuellement dans notre pays pour la vie, avec des enjeux bioéthiques vertigineux est terrible. Il faut le dire, comme l’ont fait avec force et détermination les évêques de France.

Que craindre alors ? La puissance du malin ? Non, car le Christ a vaincu la mort par sa croix et sa résurrection ; nous devons craindre la tiédeur des chrétiens. Chaque sinistre nous remet devant notre appel à être témoin de Jésus. À Paris devant la cathédrale en feu, les catholiques se sont mis à genoux pour implorer la Vierge Marie d’intercéder pour sauver cette église. Elle fut sauvée et sera rebâtie. À Nantes, l’orgue qui sonnait pour la Gloire de Dieu sera refait et les chants empliront à nouveau la grande nef pour y célébrer la divine eucharistie, centre et source de notre foi.

En ces temps présents, nous voyons que la moisson est mûre et des chrétiens se lèvent et avancent pour y prendre part. Comme l’aveugle Bartimée, ne sommes-nous pas appelés par la voix du maître à nous lever et à rejeter notre vieux manteau pour marcher à sa suite ? J’en suis le témoin et j’en rends grâce. Combien d’initiatives ont lieu cet été malgré les limitations sanitaires, combien de rencontres se déroulent partout pour prier, louer et partager ? Voyez sur notre diocèse l’école de prière début juillet avec plus de cinquante jeunes, le pèlerinage VTT, le pèlerinage à Lourdes avec l’hospitalité chartraine, les retraites au Prieuré d’Epernon, des marches qui font halte au sanctuaire de la Miséricorde à Gallardon, les routes des pères de familles, les nombreux camps scouts où les aumôniers se rendent présents, les pèlerins qui montent à Notre-Dame de Chartres. Nous lutterons contre notre tiédeur en décidant de nous mettre en prière quotidiennement, en célébrant ensemble et en servant nos frères et sœurs.

La fécondité de nos œuvres ne peut pas se réaliser sans vie spirituelle, c’est à dire sans prière : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. » (1Th 5, 16-18) La Parole de Dieu est notre ressource, notre inspiration et notre sagesse. Méditons-la souvent, gratuitement, ayons avec nous un nouveau Testament en poche. Ouvrons nos églises en ce temps estival et faisons halte pour un chapelet auprès de Marie. J’en appelle à tous ceux et celles qui animent nos écoles catholiques, qui prennent actuellement un repos mérité et qui prépareront la rentrée dans quelques semaines. Que ces écoles soient des lieux où Jésus est connu, où Dieu est honoré. Sans cet élan de foi, que ferons-nous de plus que les écoles publiques où les enfants ne reçoivent rien « d’en haut » ? L’espace publique nie si souvent la dimension religieuse et la présence de Dieu. Là aussi des forces obscures sont à l’œuvre pour contraindre au silence les enfants de Dieu. J’en veux pour preuve les célébrations du 14 juillet à Chartres qui ont donné une place méritée aux soignants, médecins, infirmières et aides-soignants, qui ont remercié pompiers, policiers et gendarmes. Mais pas un mot pour les représentants des religions, pas un mot pour ces hommes et ces femmes de foi qui ont accompagné chaque jour, malgré les contraintes sanitaires, des familles endeuillées par la mort d’un proche qu’il fallait mettre en terre à la hâte, pas un mot pour ces croyants qui étaient à l’écoute des personnes oubliées et terriblement esseulées, pas un mot pour nos églises restées ouvertes et pour beaucoup lieu de repos et d’espérance dans ce moment de crise. Ce silence délibéré doit nous inviter à vivre et à approfondir notre foi, à la transmettre aux enfants, à en témoigner autour de nous. La moisson est mûre et chaque baptisé est invité à moissonner.

Dimanche prochain, nous écouterons l’évangile du Royaume. Jésus le compare à un trésor caché dans un champ, découvert par un homme qui va vendre tous ses biens pour acheter le champ. Ou encore à un négociant en perles fines qui, en en découvrant une magnifique, vend tout ce qu’il possède pour l’acquérir. Voici la folie de la foi : choisir le Royaume de Dieu, ne plus regarder en arrière et vivre en présence de Dieu chaque instant. Regardons la vie des saints, ne sont-ils pas incroyables ? Voyons ces missionnaires, pères Blancs ou Spiritains partis si nombreux en Afrique, ou encore les prêtres des missions étrangères de Paris qui sont allés en Asie, souvent pour ne pas revenir, la joie de l’Évangile dans le cœur. Voyons les sœurs et les frères religieux qui ont consacré leur vie à l’éducation des jeunes dans de si belles œuvres en France et dans le monde. Voyons les moines et les moniales dont la prière silencieuse et cachée est si précieuse à l’Église car elle nous porte tous, nuit et jour. Voyons les couples catholiques qui fondent leur foyer sur le Christ, éduquent leurs enfants dans la foi. Voyons ces nouveaux chrétiens qui demandent le baptême car ils découvrent que là est la Vérité et qu’elle se nomme Jésus. Le Royaume est là et nous invite à une vie nouvelle, une aventure dans la lumière de l’Esprit, un partage entre frères et sœurs. Oui, j’en atteste, une grande vie est possible à ceux qui entendront l’appel à œuvrer pour la paix en ce monde au nom de Jésus. Saint Paul nous affirme que le don de Dieu est vrai : « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. » (Rm 8,28) Aussi, s’il faut résumer ce propos, nous avons reçu un message merveilleux à mettre en œuvre dès maintenant « aimons nous les uns les autres », en puisant par la prière la force et l’inspiration pour mettre en œuvre cet appel.

 

Avec la Vierge Marie, livrons-nous à l’Amour.

 

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Ensemble, prions l’Angelus.
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.

Amen

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